Avant-propos des enseignants

En 2011-2012 l’enseignement de Méthodologie-TICE a connu quelques réaménagements : il n’a concerné qu’une partie des étudiants de Lettres modernes, auxquels se sont joints l’ensemble des étudiants de Lettres appliquées ; de plus il a été dispensé en première année – deuxième semestre de L1 –, et non plus en deuxième année comme c’était le cas précédemment. Ce changement nous a amenés à restreindre quelque peu nos exigences à l’égard du travail demandé à des étudiants encore novices. Cependant, nous avons conservé l’objectif qui est le nôtre depuis plusieurs années, c’est-à-dire aboutir à une petite plaquette présentant les résultats du travail fourni tout au long du semestre.

Le choix du contenu s’est cette année porté sur la Bible, et plus précisément sur les deux premiers livres : la Genèse et l’Exode. Pourquoi avoir choisi de travailler sur la Bible ? Parce que l’expérience montre que beaucoup d’étudiants de lettres connaissent mal, voire pas du tout, ce référent culturel, et que cette méconnaissance les empêche de saisir les nombreuses références qu’ils y trouvent dans les textes littéraires de leur programme. Pour éviter toute ambiguïté, il a été clairement précisé d’emblée que la Bible était ici envisagée comme fondement culturel et non comme objet de croyance religieuse. Et puis il nous a fallu, bien sûr, limiter notre corpus : les deux premiers livres de la Bible nous offraient, outre la satisfaction de « commencer par le commencement », la plus grande concentration de récits célèbres ayant servi de sources d’inspiration à quantité d’écrivains et d’artistes.

Il fallait tout d’abord choisir, parmi toutes les éditions disponibles de la Bible, celle sur laquelle nous travaillerions. La Bible de Jérusalem, publiée aux éditions du Cerf, m’a semblé être celle qui faisait l’objet du plus large consensus. De plus on en trouve une édition en ligne, annotée de manière très complète. Comme il ne pouvait être question de demander aux étudiants d’acheter une version intégrale et annotée de la Bible, nous nous sommes servi du texte de cette édition en ligne pour réunir dans un fascicule d’une quarantaine de pages, distribué aux étudiants en début de semestre, de larges extraits de la Genèse et de l’Exode.

Autre problème à résoudre : celui des annotations demandées aux étudiants – ce qui constituait les années précédentes une grande partie de leur travail. Il eût été assez ridicule d’attendre des étudiants qu’ils substituent leurs propres suggestions d’interprétation à celles d’exégètes bibliques ayant travaillé assidûment sur les textes pendant des années. Mais il me semblait important que cette annotation fasse tout de même l’objet d’une réflexion. Aussi ai-je proposé aux étudiants le compromis suivant : réutiliser les notes proposées dans leur édition de référence, mais en opérant un tri pour ne garder que celles qui leur semblaient les plus éclairantes, et en en rédigeant une synthèse dans le cas où ils souhaitaient restituer une note très longue. Liberté leur était laissée également d’utiliser des annotations issues d’autres éditions de la Bible, mais en ce cas ils devaient le signaler explicitement.

D’abord quelque peu déroutés par le style des textes bibliques, les étudiants se sont très vite montrés réceptifs et intéressés. La lecture des textes a soulevé quantité de questions, et même de débats dont les enjeux, lorsqu’ils étaient de nature théologique, dépassaient le plus souvent nos compétences, et ne pouvaient donc qu’être esquissés. Au moins les étudiants ont-ils pris conscience de l’extrême complexité de ce texte qui, au premier abord, leur paraissait parfois naïf…

Concrètement, les étapes du travail ont été les suivantes :

- une introduction présentant l’épisode ;

- le texte lui-même, accompagné d’une sélection de notes, parfois synthétisées ;

- deux textes littéraires au choix, précédés d’une introduction et accompagnés d’une annotation rédigée par les étudiants eux-mêmes ;

- un troisième texte – également introduit et annoté – qui pouvait être, au choix, soit de nouveau une variation littéraire, soit une analyse proposée par un philosophe, un psychanalyste, un théologien, soit un autre texte sacré (tiré par exemple de la mythologie, ou d’un autre livre biblique, ou du Coran) ;

- deux reproductions d’œuvres artistiques, précédées d’un chapeau introducti ;

- une bibliographie classée, respectant les codes de présentation en vigueur.

Que tous ceux qui ont participé à ces réunions soient ici particulièrement remerciés, pour leur implication, leur travail et leur enthousiasme !

Sophie COSTE

Le partenariat avec le TD d’informatique a permis de sensibiliser les étudiants aux aspects fondamentaux de l’édition « papier » et à la nécessité d’associer la réflexion sur les contenus à celle concernant l’efficacité et la rigueur de la mise en forme.

Au cours des séances tout au long du semestre, outre la réflexion sur le rapport entre forme et statut du texte, ont été traitées les possibilités et techniques d’accompagnement (annotation, bibliographie, notes de bas de page, …) et d’enrichissement (table des matières, illustration par insertion d’image, …) d’un ouvrage ou d’un simple document. La technique fondamentale des styles a été abordée non seulement sous l’angle de la seule mise en forme, mais aussi sous l’aspect des stratégies d’aide à la rédaction qu’elle rend possibles.

À la fin du deuxième semestre, des étudiants volontaires ont mené un important travail d’homogénéisation des différents dossiers retenus et rassemblés dans cette plaquette : vérification typographique, repérage des différents statuts des textes et élaboration de la feuille des styles correspondante, stylage du contenu...

Serge MOLON


Université Lumière LYON 2
Faculté LESLA
Département des Lettres

Édition informatisée des textes littéraires
Année Universitaire 2011 / 2012