Deux principes ont guidé l’encadrement du travail. Il s’agissait d’une part d’allier la méthodologie à sa mise en œuvre littéraire. Cette année, c’est en vue d’une découverte de la poésie baroque française, encore largement méconnue du grand public, qu’ont été mobilisées les pratiques méthodologiques : recherches documentaires, établissement de bibliographies, annotations, rédaction de développements synthétiques… Nous souhaitions d’autre part associer la réflexion sur les contenus littéraires à celle relative à leur mise en forme pratique, dans un partenariat entre le cours de TICE et celui de méthodologie. Les travaux écrits ont été évalués sous ces deux aspects, par les deux enseignants concernés.
Différentes étapes ont permis de mener ce travail à bien. Un corpus d’une cinquantaine de poèmes baroques, réunis en fascicule, a été distribué au premier cours. Il s’agissait d’un matériau brut : les textes, simplement accompagnés du nom de leur auteur, n’étaient ni classés, ni référencés, ni annotés. L’objectif annoncé d’emblée était de parvenir, en fin de semestre, à une présentation raisonnée de ces poèmes, classés en sections définies par les étudiants, introduits et annotés.
Différents travaux ont été menés pour parvenir à ce but :
- Présentation orale, par chaque binôme d’étudiants, de poèmes choisis librement dans le corpus
- Commentaire, à cette occasion, de la bibliographie utilisée. Au fil des exposés s’est construite ainsi une bibliographie d’ensemble à l’usage du groupe.
- Réflexions sur les annotations (leur utilité, leur pertinence) et, au-delà, sur l’appareil critique et ses effets sur le lecteur
- Réflexions sur les classements et regroupements possibles dans l’ensemble des poèmes, et choix, par chaque équipe, d’une section regroupant quatre à six poèmes.
- Rédaction d’un dossier de présentation de cette section, comprenant une préface d’ensemble suivie d’une introduction, d’une sélection de poèmes, classés, référencés et annotés, d’une bibliographie et de trois annexes présentant des documents variés (dont au moins un iconographique) susceptibles d’entrer en résonance avec le thème de la section.
Les dossiers qui nous ont paru les plus aboutis ont été regroupés dans la présente plaquette. Nous nous sommes abstenus de toute intervention sur les contenus des sections. Quant à leur organisation, il était inévitable – sauf à imposer d’emblée au groupe un découpage préétabli en sections – que certaines sections se chevauchent, et que certains poèmes réapparaissent dans plusieurs sections. Du reste cette architecture ouverte, en devenir, à multiples entrées, pouvait elle-même être considérée comme participant d’une esthétique baroque. Elle témoigne aussi de la modestie de ce projet qui, loin de se vouloir « anthologie », n’a d’autre ambition que de rendre compte d’une tentative de la part des étudiants, de se frayer un certain nombre de chemins, parmi des textes souvent difficiles.
Sophie Coste
Véronique Corinus
Serge Molon